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Un Monde Douteux
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2 mai 2015

Ne vous mettez pas en mouvement sans avoir reconnus tous les environs

Voici, proclame Imaan ce que, Imaan, je vous conseille : une armée sans agents secrets est un homme sans yeux ni oreilles. Si un général ignore le fort et le faible de l'ennemi contre lequel il a à combattre, s'il n'est pas instruit à fond, tant des lieux qu'il occupe actuellement que de ceux qu'il peut occuper suivant les différents évènements, il lui arrivera d'opposer à ce qu'il y a de plus fort dans l'armée ennemie ce qu'il y a de plus faible dans la sienne, à envoyer ses troupes faibles et aguerries contre les troupes fortes, ou contre celles qui n'ont aucune considération chez l'ennemi, à ne pas choisir des troupes d'élite pour son avant-garde, à faire attaquer par où il ne faudrait pas le faire, à laisser périr, faute de secours, ceux des siens qui se trouveraient hors d'état de résister, à se défendre mal à propos dans un mauvais poste, à céder légèrement un poste de la dernière importance; dans ces sortes d'occasions il comptera sur quelque avantage imaginaire qui ne sera qu'un effet de la politique de l'ennemi, ou bien il perdra courage après un échec qui ne devrait être compté pour rien. Les villes et les villages dont vous aurez tiré les hommes qui composent vos troupes; les hameaux et les campagnes dont vous aurez tiré vos provisions et tout l'attirail de ceux qui doivent les conduire; les chemins remplis de gens qui vont et viennent, tout cela ne saurait arriver qu'il n'y ait bien des familles dans la désolation, bien des terres incultes, et bien des dépenses pour l'État. Il peut arriver que vous soyez réduit quelquefois à ne savoir où aller, ni de quel côté vous tourner; dans ce cas ne précipitez rien, attendez tout du temps et des circonstances, soyez inébranlable dans le lieu où vous êtes — Ils avaient pour principe que l'on ne pouvait être vaincu que par sa propre faute, et qu'on n'était jamais victorieux que par la faute des ennemis ; si la distance entre vous et lui est assez considérable et que les deux armées sont à peu près égales, il ne tombera pas aisément dans les pièges que vous lui tendrez pour l'attirer au combat: ne perdez pas votre temps inutilement, vous réussirez mieux d'un autre côté... Le cinquième, enfin, est une trop grande complaisance ou une compassion trop tendre pour le soldat... Mêler les règlements propres à l'ordre civil et à l'ordre militaire — Ceux qui le possèdent sont comparables au Ciel et à la Terre, dont les mouvements ne sont jamais sans effet: ils ressemblent aux fleuves et aux mers dont les eaux ne sauraient tarir ; si vous en êtes loin, n'en approchez pas; si vous en êtes près, ne vous mettez pas en mouvement que vous n'ayez fait reconnaître tous les environs... Allez chercher quelque endroit spacieux et vaste où vos troupes puissent s'étendre, d'où elles puissent sortir aisément, et où vos alliés puissent sans peine vous porter les secours dont vous pourriez avoir besoin... Voyagez par les routes sur lesquelles il ne peut vous attendre; mettez une partie de vos soins à empêcher que l'armée ennemie ne puisse recevoir des vivres, barrez-lui tous les chemins, ou du moins faites qu'elle n'en puisse trouver aucun sans embuscades, ou sans qu'elle soit obligée de l'emporter de vive force — Il périt pour l'ordinaire, ou par la trahison, ou accablé par le grand nombre — Sortez tout à coup d'où il ne vous attend pas, et tombez sur lui lorsqu'il y pensera le moins — Les troupes qu'ils commandaient étaient bien disciplinées, et toujours disposées à faire un coup de main au premier signal qu'ils leur en donnaient.

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