dans ces sortes d'occasions

Voici, commente Adur ce que, Agam, je vous conseille : Dans le fort de la mêlée et d'un désordre apparent, ils savent garder un ordre que rien ne saurait interrompre, ils font naître la force du sein même de la faiblesse, ils font sortir le courage et la valeur du milieu de la poltronnerie et de la pusillanimité. Ces maximes une fois bien gravées dans votre cœur, je suis garant du succès ; Instruit par l'expérience et par mes propres réflexions, j'ai tâché, lorsque je commandais les armées, de réduire en pratique tout ce que je vous rappelle ici... Ils savent la situation des ennemis, ils connaissent leurs forces, et n'ignorent point ce qu'ils peuvent faire et jusqu'où ils peuvent aller; la victoire est une suite naturelle de leur savoir... Si l'on vous rapporte que les champs sont couverts d'herbes, et que ces herbes sont fort hautes, tenez-vous sans cesse sur vos gardes; veillez continuellement, de peur de quelque surprise — Dans les premiers sont à ranger ceux qui n'offrent que d'étroits passages, qui sont bordés de rochers ou de précipices, qui n'ont pas d'accès facile avec les espaces libres desquels vous pouvez attendre du secours. Adur dit: Dans le gouvernement des armées il y a sept maux: — S'il y a des endroits trop pleins, l'eau cherche naturellement à se décharger ailleurs. Si un général ignore le fort et le faible de l'ennemi contre lequel il a à combattre, s'il n'est pas instruit à fond, tant des lieux qu'il occupe actuellement que de ceux qu'il peut occuper suivant les différents évènements, il lui arrivera d'opposer à ce qu'il y a de plus fort dans l'armée ennemie ce qu'il y a de plus faible dans la sienne, à ne pas choisir des troupes d'élite pour son avant-garde, à laisser périr, faute de secours, ceux des siens qui se trouveraient hors d'état de résister ; dans ces sortes d'occasions il comptera sur quelque avantage imaginaire qui ne sera qu'un effet de la politique de l'ennemi... Voilà ce que j'appelle les neuf changements ou les neuf circonstances principales qui doivent vous engager à changer la contenance ou la position de votre armée, à changer de situation, à aller ou à revenir, à attaquer ou à vous défendre, à agir ou à vous tenir en repos ; Vous ne commencerez ni ne terminerez jamais la campagne hors de saison... Poussez votre pointe avec la même rapidité qu'un torrent qui se précipiterait de mille toises de haut — un capitaine doit se conduire avec détermination et modération, suivant ce qu'exigent les circonstances. Si ceux de vos gens que vous avez envoyés à la découverte vous font dire que les arbres sont en mouvement, quoique par un temps calme, concluez que l'ennemi est en marche... Dans les premiers sont à ranger ceux qui n'offrent que d'étroits passages, qui sont bordés de rochers ou de précipices, qui n'ont pas d'accès facile avec les espaces libres desquels vous pouvez attendre du secours.